L’eau potable est une eau que l‘on peut boire ou utiliser à des fins ménagers domestiques et industriels, sans risque pour la santé, et qui est conforme aux exigences sanitaires définies par décret.
Elle peut être naturellement potable ou subir différents traitements pour le devenir.
L’eau que l’on retrouve dans nos verres peut avoir diverses origines, mais quelle que soit sa provenance, elle doit avoir une qualité irréprochable.
La potabilisation de l’eau
Les critères de potabilité de l’eau
Pour être déclarée propre à la consommation, l’eau doit répondre à des critères de potabilité très stricts dictés par le Ministère de la Santé et le Conseil Supérieur d’Hygiène Publique.
À ce jour, il existe 63 critères de potabilité, contrôlés très fréquemment, dont les normes varient en fonction de la législation en vigueur.
D’après le Centre d’Information sur l’Eau (CIEAU), on peut les regrouper en 5 grandes catégories de paramètres:
- Les physico-chimiques: ils correspondent à des caractéristiques tels que le pH, la température, la conductivité ou la dureté de l’eau et délimitent les quantités maximales à ne pas dépasser pour certains composants comme les ions, les chlorures, le potassium et les sulfates.
- Les organoleptiques : ils concernent la couleur, le goût et l’odeur de l’eau. L’eau doit être agréable à boire, claire et sans odeur. Ces paramètres étant liés au confort de consommation, ils n’ont pas de valeur sanitaire directe.
- Les microbiologiques : ils permettent de contrôler que l’eau ne contient aucun germe pathogène, comme les virus, les bactéries ou les parasites, pouvant provoquer des maladies, voir des épidémies.
- Ceux liés aux substances indésirables : ils concernent les substances telles que les nitrates, les nitrites et les pesticides pouvant être à l’origine de nombreux problèmes de santé.
- Ceux liés aux substances toxiques : les micropolluants tels que l’arsenic, le cyanure, le chrome, le nickel, le sélénium ainsi que certains hydrocarbures sont soumis à des normes très élevées et très strictes à cause de leur toxicité.
Les étapes de potabilisation de l’eau
D’après le Centre d’Information sur l’Eau (CIEAU)
Première partie :
- Le captage : l’eau est prélevée par captage dans un forage ou un puit. Le sol servant de filtre naturel permet d’assurer la bonne qualité de l’eau. Mais un traitement s’impose pour offrir une eau potable, totalement débarrassée de ses impuretés. Pour ce faire, l’eau est conduite dans une usine de traitement.
- Le dégrillage : à son entrée dans l’usine, l’eau traverse des grillages (dont les interstices mesurent environ 5 cm) qui la débarrassent des plus gros déchets (cailloux, plastiques, branches, feuilles…).
- Le tamisage : l’eau passe ensuite par un tamis avec des grilles nettement plus serrées, permettant de retenir les petits déchets (petits cailloux, mégots de cigarettes, brindilles…).
- La floculation-coagulation (ou décantation) : cette étape consiste à verser un produit coagulant dans l’eau afin que les impuretés se regroupent en grappes puis coulent au fond du bassin de décantation. L’eau devient alors plus claire.
- La filtration sur sable : l’eau passe à travers un filtre composé d’une épaisse couche de sable qui intercepte les dernières petites particules visibles.
Seconde partie :
- L’ozonation : les impuretés invisibles sont quant à elles éliminées par un gaz, l’ozone. En oxydant toutes les substances organiques, l’ozone débarrasse l’eau des pesticides et des micro-organismes pathogènes.
- La filtration : l’eau ainsi clarifiée passe à travers un dernier filtre composé de grains de charbon actif. Ces grains contiennent des bactéries qui éliminent les composants toxiques par absorption.
- La chloration : l’eau de distribution est désinfectée par du chlore afin de garantir sa qualité durant son parcours dans les canalisations, de l’usine jusqu’aux consommateurs. En France, la quantité de chlore utilisée pour la désinfection n’est pas fixée par une norme européenne, le critère à respecter est défini par « l’absence d’odeur, de saveur ou de changement anormal ».
- Le contrôle qualité et le contrôle sanitaire : au terme de toutes ces étapes, l’eau traitée est contrôlée par le Service des eaux conformément aux normes de qualité et de sécurité sanitaire définies pour la consommation.
Les différents types d’eau potable
l’eau de source
L’eau de source est issue des nappes souterraines profondes. Elle n’a subi aucune pollution ni aucun traitement chimique et est naturellement propre à la consommation.
L’eau de source est soumise à la même réglementation que l’eau du robinet, elle doit donc respecter tous les critères de potabilité.
L’eau de source a des particularités :
- Sa composition peut varier dans le temps, de même que sa teneur en minéraux. C’est en général pour cela qu’elle est choisie par les consommateurs qui s’attardent plus sur l’étiquette de chaque bouteille.
- L’eau de source peut naturellement contenir du gaz carbonique qui la rend pétillante.
L’eau minérale
Les eaux minérales sont des eaux de sources dont la teneur en minéraux et oligoéléments leur confère des vertus thérapeutiques.
Contrairement à l’eau de source, l’eau minérale ne répond pas à la même réglementation que l’eau du robinet. En effet, certaines teneurs ne sont pas conformes aux critères de potabilité et seraient refusées en réseau public de distribution. Elles sont donc soumises à des normes spécifiques et peuvent atteindre des teneurs qui ne seraient pas tolérées pour l’eau potable.
Par exemple, la teneur maximum en fluor de l’eau potable est fixée à 1.5mg/L alors que les eaux minérales peuvent en contenir jusqu’à 5mg/L.
Attention :
Certaines eaux très minéralisées ne conviennent pas à un usage quotidien. Il est conseillé de vérifier la composition inscrite sur l’étiquette.
L’eau des icebergs
L’eau des icebergs est évidemment propre à la consommation puisqu’elle est certainement l’eau la plus pure qui puisse exister sur Terre.
En effet, les icebergs existants depuis des milliers d’années, ils n’ont donc pas été touchés par la pollution qui affecte aujourd’hui les ressources en eau.
L’idée d’exploiter cette ressource a évidemment été évoquée dans les années 1970 par l’ingénieur Georges Mougin qui souhaitait remorquer de petits icebergs à la dérive vers les contrées en manque d’eau potable. Malheureusement, le prix et les contraintes de réalisations n’ont pas permis de mener à terme ce projet.
Aujourd’hui, les icebergs font l’objet d’un commerce qui n’est plus en adéquation avec les enjeux environnementaux actuels. Pourtant, il existe toujours des chasseurs d’iceberg, comme le canadien Edward Kean, qui prélève cette eau précieuse pour la revendre au prix de 1$ le litre. De même, la marque Berg revendent cette eau à prix d’or dans les épiceries (10,50€ pour 75cl d’eau Iceberg du Canada).
L’eau du robinet
L‘eau du robinet peut venir du traitement des eaux usées ou des nappes. Cette eau n’est pas potable, elle doit subir de nombreux traitements avant d’être totalement débarrassée de ses impuretés et déclarée potable mais elle n’est pas moins qualitative que les eaux minérales ou de sources.
Avant d’arriver dans nos robinets, l’eau passe par 4 étapes :
- Le captage : prélèvement de l’eau à sa source
- Le traitement : décontamination de l’eau dans une usine de traitement
- Le stockage : dans des réservoirs ou château d’eau pour la distribution aux habitations
- L’assainissement : « recyclage » et nettoyage de l’eau afin de pouvoir la réutiliser directement en tant qu’eau potable
Petit rappel historique : l’eau au cœur de conflits
La planète est recouverte à 70% d’eau, mais moins de 1% est de l’eau douce et liquide et donc directement utilisable par l’Homme.
Cette ressource précieuse est inégalement répartie entre les pays. En effet, il existe ce que les Nations Unies appellent « Les 9 puissances de l’eau » à savoir : le Brésil, la Colombie, la Russie, l’Inde, le Canada, les Etats-Unis, l’Indonésie, le Congo et la Chine qui détiennent 60% de l’eau douce sur terre.
Sa rareté et sa très inégale répartition la rende difficile d’accès. L’eau douce se retrouve donc malgré elle au cœur de conflits depuis des centaines d’années.
Quelques exemples :
Ier-IIe siècles : Après que Roma a conquis L’Afrique du Nord. Des conflits éclatent rapidement entre les colonies militaires romaines et les populations locales pour le contrôle de la ressource en eau.
XVe siècles : dans les communes de montagne à Valais en Suisse, des conflits entre villages apparaissent pour la captation des torrents de montagne. Des canaux sont détruits et des affrontements intercommunaux parfois sanglants ont lieux.
1913-1925 : des attentats à la bombe sont perpétrés sur l’aqueduc de détournement de l’eau de la vallée destiné à alimenter la ville de Los Angeles.
1990 : d’importantes violences intercommunautaires ont éclaté entre le Kirghizstan et l’Ouzbékistan au sujet du partage de l’eau à Osh dans la vallée de Fergana. Ces violences ont fait 300 morts.
Avril 1999-Février 2001 : au Kenya, des heurts entre fermiers et éleveurs nomades au sujet de l’accès et de l’utilisation de l’eau causent plus d’une centaine de morts.
Septembre 2004 : dans la province méridionale de Huila en Angola, des litiges sur l’accès à l’eau potable ont dégénéré en heurts interethniques provoquant plusieurs morts.